Un jour, Jésus est descendu de la montagne pour venir dans la plaine, où vivent hommes et femmes, d'hier et d'aujourd'hui. II y avait des riches, ceux qui ont de l'argent, qui ont des relations et de belles manières, ceux qui ont une belle place, ceux qui s'en tirent toujours. Et il y avait des pauvres, des gens qui n'ont pas de chance, des gens qu'on ne fréquente pas, sans pays, sans logis, immigrés et exclus. Et c'est eux que Jésus a regardés dans les yeux. Et tant pis pour les riches. Et l'on a cru entendre comme la voix de Dieu qui disait : "Je vous aime."
Et dans cette foule-là, il y avait aussi des comblés, des repus ; bien mangé et bien bu, merci petit Jésus ; ceux qui sont contents d'eux, ceux qui ont tout ce qu'ils veulent, ceux qui ne rêvent plus de rien, ceux qui sont installés, ceux qui ne se dérangent pas. Mais il y avait aussi ceux et celles qui ont faim, faim de pain simplement, en tiers-monde et chez nous ; ceux et celles qui ont faim de paix, de dignité, et d'être reconnus. C'est sur eux que Jésus a arrêté son regard. Tant pis pour les repus. Et l'on a cru comprendre comme la voix de Dieu qui disait : "Je vous aime."
II y avait encore tous ceux qui étaient fiers qu'on dise du bien d’eux et qu'on les applaudisse ; qui aiment qu'on reconnaisse qu'ils se conduisent bien, qu'ils sont intelligents, qu'ils savent plus que d'autres, qu'ils font autorité. Mais il y a aussi ceux et celles qui sont prophètes pour leur temps ; qui bousculent et dérangent les institutions, sociétés, Eglises, qui s'enferment sur elles-mêmes. Jésus les a regardés. Tant pis pour ceux et celles qui ne sont que faux prophètes. Et l'on a entendu Dieu lui-même leur dire : "Vous êtes mes préférés."