Autrement dit...
Tibère empereur régnant, Ponce Pilate gouverneur, Hérode et Philippe princes, Anne et Caïphe grands prêtres, étrangement associés et mis sur le même pied. Comme si la religion et comme si notre Eglise, celle qui nous est chère, et comme si nous-mêmes, avions sans cesse tendance à agir en empereur, parler en gouverneur et vivre comme des princes. A jouer du pouvoir, manier l'interdiction, dire notre vérité et imposer nos lois. Hérode jugera, Pilate condamnera, le grand prêtre dira qu'il mérite la mort. Et nous dans tout cela ?
Mais voici qu'au désert, loin des cours, des palais, un autre nom surgit, une voix se fait entendre, un homme se lève et parle : "Préparez, nous dit-il, le chemin du Seigneur, aplanissez sa route." II a nom Jean-Baptiste et mourra pour cela. Mais à toutes les époques, des hommes et des femmes, comme autant d'autres Jean, surgiront du désert pour redresser la pente et montrer le droit chemin. Ceux qui se feront un nom, comme Benoît et Thérèse, Dominique et François. Et puis ceux et celles qui, humblement, patiemment, luttent pour que soient droits les chemins tortueux. Et nous, en sommes-nous ?
Car c'est à nous maintenant qu'il revient de préparer le chemin du Seigneur et d'aplanir sa route. Pour que tous ceux et celles qui souffrent de la haine, de l'oubli, du rejet, de l'abandon, du mépris, de l'exclusion, de la guerre, des inégalités, injustices de toutes sortes, tortures et violences, puissent reprendre la route et marcher d'un bon pas, en toute liberté. Peuple en marche, quitte donc ta robe de tristesse, de craintes et de peurs et revêts le manteau de la justice de Dieu. Et nous sommes ce peuple, qui sort de son désert et marche vers l'autre rive.