Un conte sur le sens de la vie

il était une fois, dans un petit village niché entre les collines et les forêts, un vieil homme nommé Elior. Depuis des décennies, il vivait dans une humble cabane à l’orée du bois, connu de tous pour sa sagesse et son sourire bienveillant. Les villageois disaient qu’il connaissait le secret du sens de la vie, mais peu osaient lui demander de peur que sa réponse soit complexe ou mystérieuse.

Un jour, un jeune homme du village, Aslan, traversait une période de doute. Depuis son enfance, il avait cherché à comprendre le sens de la vie, mais les réponses qu’il recevait étaient souvent vagues ou décevantes. Il entendait que le sens de la vie se trouvait dans la richesse, le succès, ou la gloire, mais toutes ces idées lui semblaient creuses. C’est ainsi qu’un matin, poussé par son questionnement, Aslan se rendit à la cabane d’Elior.

Quand il arriva, le vieil homme était assis devant sa cabane, un sourire serein aux lèvres, observant les feuilles d’automne tourbillonner dans l’air.

« Elior, commença Aslan, je suis venu te poser une question qui me tourmente depuis longtemps. Quel est le sens de la vie ? »

Elior se contenta de lui faire signe de s’asseoir à ses côtés. Après un moment de silence, il posa une main douce et ferme sur l’épaule du jeune homme et dit :

« Avant que je te donne une réponse, Aslan, je vais te confier une mission. Pars au sommet de la montagne au nord du village, et emporte ce verre d’eau avec toi. Tu devras revenir ici sans en perdre une seule goutte. »

Perplexe mais déterminé, Aslan accepta la tâche. Il prit le verre d’eau et entreprit le voyage. La montée était raide et le sentier, sinueux. Concentré, il veillait à chaque pas pour que l’eau ne déborde pas. Il refusait de regarder le ciel, les arbres, ou le panorama autour de lui, de peur de renverser le précieux liquide.

Après des heures de marche, Aslan arriva enfin au sommet. Il regarda le verre : pas une goutte n’avait été renversée. Fier de sa réussite, il redescendit, confiant d’avoir accompli la mission d’Elior.

Quand il revint, Elior l’accueillit avec un sourire. « Alors, Aslan, as-tu vu la beauté du chemin ? As-tu admiré les oiseaux qui dansaient dans le ciel, les fleurs sauvages qui parsemaient la colline ? As-tu entendu le murmure de la forêt et le chant du vent ? »

Aslan, surpris, secoua la tête. « Non, répondit-il. J’étais trop concentré sur le verre d’eau pour voir tout cela. »

Le vieil homme hocha la tête et, sans un mot, il remplit à nouveau le verre et le tendit au jeune homme. « Cette fois, reprends le même chemin jusqu’au sommet, mais ne t’inquiète pas pour l’eau. Marche librement, et prends le temps de tout observer. »

Aslan s’exécuta, et cette fois, son cœur léger, il leva les yeux pour admirer les merveilles qui l’entouraient. Les oiseaux colorés volaient au-dessus de sa tête, les fleurs brillaient dans le soleil d’automne, et le murmure des arbres lui semblait une douce mélodie. Quand il revint auprès d’Elior, il remarqua que le verre n’était pas aussi plein que la première fois ; quelques gouttes s’étaient échappées.

Elior regarda le verre, puis leva les yeux vers le jeune homme. « Alors, Aslan, quel chemin préfères-tu ? »

Aslan resta silencieux un instant, pensif. « J’ai compris, Elior. Le sens de la vie n’est pas seulement de préserver chaque goutte, ni d’ignorer le précieux contenu du verre, mais d’équilibrer les deux, de garder un but sans oublier la beauté du voyage. »

Elior hocha la tête, ses yeux pleins de malice et de tendresse. « La vie, Aslan, c’est un voyage. Il y a des responsabilités, des engagements que nous devons respecter, comme ce verre d’eau. Mais n’oublie jamais que le monde autour de toi regorge de merveilles qui nourrissent l’âme. Ne sois pas trop obsédé par la quête du sens, car le sens est là, dans chaque pas, chaque souffle, chaque instant où tu te permets de vraiment vivre. »

Ainsi, Aslan repartit, le cœur plus léger et l’esprit éclairé. Il comprit que le sens de la vie n’était pas caché dans un secret lointain, mais dans l’art d’apprécier à la fois le poids de nos devoirs et la beauté du monde qui nous entoure.