Qui pourrait envisager de ne pas être prêt pour la visite de l’Aimé
“PRÉPAREZ LE CHEMIN DU SEIGNEUR, aplanissez sa route. » S’il est un temps liturgique qui nous invite à considérer notre vie comme un parcours initiatique, une préparation à la rencontre du Seigneur, c’est bien le temps de l’Avent. À nous donc de nous mobiliser et de mettre à profit chaque jour de notre existence comme s’il était le dernier, non par goût du morbide mais au nom de l’urgence et de l’amour. Car, qui pourrait envisager de ne pas être prêt pour la visite de l’Aimé ?
En écoutant Jean Baptiste nous préciser la nature de cette préparation, peut-être avons- nous le sentiment que son message est dépassé? De fait, nous avons reçu bien « plus » que son baptême d’eau. Mais sommes-nous si certains de vivre pleinement la grâce de notre baptême et de ne plus être concernés par cet appel à la repentance ? Peut-être est-il bon d’ailleurs de nous rappeler ce qu’elle est: à savoir la reconnaissance que nous ne sommes pas encore pleinement ajustés à l’amour de Dieu, que l’espace de notre coeur est encore trop étroit pour L’accueillir et pour accueillir nos frères et soeurs en humanité. Une reconnaissance qui implique le regret et la volonté effective de changer.
Alors, laissons-nous travailler par Dieu qui nous inspire tout à la fois le désir de la conversion et la force de l’accomplir. Sachons présenter au feu purificateur de l’Esprit les collines de notre orgueil, les ravins de nos désespérances, les routes déformées de nos faux-semblants, pour retrouver notre simplicité de créatures et d’enfants de Dieu ! Car seul un coeur humble et désencombré de lui-même peut être en mesure d’accueillir le «Salut de Dieu». Un Dieu qui vient à nous non sous les traits d’un juge redoutable, mais comme Celui dont la joie est de « manifester sa bonté et sa tendresse pour les hommes » (Ti 3).