Dans quelques jours, la semaine Sainte, la Grande Semaine...

Il y a dans l’approche de la Semaine Sainte une gravité douce, un souffle qui ralentit le monde, comme si le temps lui-même retenait son souffle.

On l’appelle “la Grande Semaine”, non parce qu’elle est bruyante ou spectaculaire, mais parce qu’elle porte en elle l’essentiel : la douleur d’aimer, le silence du don, la profondeur de la fidélité, la beauté du pardon.

Chaque jour de cette semaine est un battement du cœur de Dieu.

Nous y suivons Jésus pas à pas, dans ses gestes les plus humains — laver les pieds, partager le pain, prier avec angoisse, aimer jusqu’à l’extrême, pardonner en mourant.
Mais nous le suivons aussi dans ce qu’il y a de plus divin : donner sa vie librement, croire en l’amour quand tout s’effondre, ouvrir une brèche de lumière dans la nuit la plus noire.

Et nous, que faisons-nous de cette semaine ?
Sommes-nous prêts à ne pas seulement la vivre, mais à la traverser ? À entrer avec Lui dans cette montée vers la croix qui débouche, contre toute attente, sur la Vie ?

La Semaine Sainte, ce n’est pas un vieux rituel annuel.
C’est une histoire qui recommence en nous.
C’est une invitation à déposer nos peurs, nos échecs, nos trahisons même, aux pieds de Celui qui ne recule devant aucun amour.

C’est un appel au dépouillement, pour retrouver le cœur pur.
C’est un chemin de nuit, pour apprendre à croire à l’aube.

Alors oui, elle approche, la Grande Semaine.
Pas une semaine comme les autres.
Une semaine où tout devient vrai.
Où l’amour se mesure non pas en mots, mais en croix portées, en silences habités, en regards qui disent :
"Je suis là. Jusqu’au bout. Et au-delà."