VENUS DE BIEN LOIN, d’au-delà des frontières d’Israël, après une longue route, les mages arrivent devant l’humble mangeoire de Bethléem. Ils reconnaissent dans l’enfant nouveau-né le roi des juifs. Nous la connaissons bien, cette page de l’évangile de
Matthieu qui relate la recherche et la rencontre du roi des juifs par les mages venus d’Orient. Peut-être même la connaissons-nous trop bien. Au coeur de ces versets, la confiance et la peur s’expriment. Confiance qui met en route et fait avancer. Peur qui trouble et freine la marche.
Commençons par regarder la confiance de ces hommes qui se sont mis en marche pour suivre une étoile. Leur marche devient signe de foi. Seule la confiance donne à leur route d’aller de l’avant. Seule l’espérance donne au veilleur d’attendre l’aurore. Seule la foi donne de voir qu’au coeur de la nuit, c’est Dieu qui vient. Il en est toujours ainsi. Le prophète l’avait annoncé, mais il fallait la marche, la démarche des mages, l’accomplissement de la Parole, pour qu’une petite bourgade de rien passe soudain sur le devant de la scène : « Et toi Bethléem en Judée, tu n’es pas le dernier parmi tous les chefs-lieux, car de toi sortira un chef. »
Regardons aussi la peur d’un homme. Hérode a peur du grand jour. La lumière met en évidence ce que cache chaque recoin de ténèbres. Hérode a peur de cette lumière qui accouche d’un autre monde. Il a peur de cette naissance qui met au jour un autre monde auquel il n’a rien compris. L’Épiphanie nous invite à marcher sur notre peur, à entrer dans la confiance. Dieu vient de nuit pour tracer à nos pas un chemin de lumière. Il vient pour chaque homme et pour tous les peuples.