Au bord du lac de Tibériade, un site aménagé permet aux pèlerins d'évoquer le baptême de Jésus et de se souvenir de leur propre baptême. Il est fréquent d'y voir, dans la fraîcheur du petit matin, des « baptistes » se faire re-baptiser : vêtus d'une tunique blanche, ils descendent dans l'eau, avancent vers le célébrant qui les immerge totalement. Alors peuvent retentir les chants de fête et d'action de grâce.
Aussi édifiante qu'elle soit, cette plongée dans l'eau pourrait n'être qu'un geste matériel. L'eau du Jourdain ou de nos baptistères n'a pas de vertu particulière. Mais nous avons besoin de signes pour comprendre et exprimer les réalités d'en haut. Même l'Esprit prend « une apparence corporelle, comme une colombe » pour se manifester lors du baptême de Jésus. Se plonger dans l'eau et en ressortir, c'est se débarrasser des impuretés, de la chaleur, du poids du jour, pour devenir « un autre homme », comme on dit, propre, frais et dispos. L'eau du baptême signifie bien plus. S'y baigner c'est plonger dans la mort du Christ, dans l'eau et le sang jaillis de son côté ouvert et se relever, par la grâce de Dieu, « comme un homme nouveau », à jamais purifié du péché, prêt à vivre et à témoigner.
Au baptême de Jésus, le ciel s'ouvre, l'Esprit descend, une voix se fait entendre... Le dialogue est établi entre le ciel et la terre, entre Dieu et les hommes. La voix proclame que Jésus est le Fils de Dieu. Cette voix ne se tait jamais et répète à chaque baptisé: «Tu es mon enfant. » L'Esprit révèle au monde « la bonté et la tendresse de Dieu pour tous les hommes » (deuxième lecture) et rend les baptisés, hommes nouveaux, capables de vivre selon le coeur de Dieu, en « hommes raisonnables, justes et religieux».