L'Eglise se referme?

 

L'idée d'une Église qui se replie sur elle-même suscite des interrogations profondes sur la nature, la mission et l’avenir de la communauté chrétienne dans le monde. Le Christ a confié à Reflexionl'Église une mission universelle : celle de porter la Bonne Nouvelle à toutes les nations (Matthieu 28:19). Dès lors, un repli sur soi peut être perçu comme une déviation par rapport à cet appel missionnaire. Cette réflexion vise à analyser les causes, les conséquences et les moyens de surmonter cette tendance au repli.

Les causes du repli de l'Église

Crises internes
Les scandales, les divisions doctrinales ou pastorales, et la diminution des vocations ont souvent affaibli l'Église, la poussant à se refermer pour se protéger. Ce repli est parfois une tentative de se préserver, mais il peut aussi traduire une perte de confiance dans sa capacité à répondre aux défis du monde.

Défis sociétaux
L'Église évolue dans un contexte marqué par la sécularisation, l'individualisme et l'indifférence religieuse. Face à un monde qui semble rejeter ses valeurs, elle peut être tentée de se replier dans une posture défensive, craignant de perdre son identité.

Peurs face au changement
Les évolutions culturelles, technologiques et sociales bouleversent les repères traditionnels. Cela peut conduire certains membres de l'Église à rejeter tout dialogue avec le monde moderne, privilégiant une vision figée et protectrice de la foi.

Les conséquences du repli

Perte de la mission évangélisatrice
Une Église repliée sur elle-même risque de trahir sa vocation première : aller à la rencontre des autres, en particulier des marginalisés et des non-croyants. Le message du Christ devient inaudible si l'Église s’enferme dans une bulle.

Isolement spirituel
Le repli peut entraîner une rupture avec le monde, créant une distance entre l'Église et ceux qu’elle est appelée à servir. Cet isolement nourrit une perception d'irrelevance ou de déconnexion, surtout auprès des jeunes générations.

Rigidité et perte de vitalité
Une Église centrée sur elle-même peut devenir rigide, axée sur la préservation de ses structures plutôt que sur l'accueil de la nouveauté de l'Esprit. Cela mène souvent à un essoufflement spirituel et communautaire.

Une Église en sortie

Le pape François, dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, appelle à une "Église en sortie", une Église missionnaire qui ose sortir de ses zones de confort pour rejoindre les périphéries géographiques et existentielles. Cela exige un renouveau dans plusieurs domaines :

Redécouvrir l’audace missionnaire
L'Église doit se souvenir que son message est une source de vie pour le monde. Plutôt que de céder à la peur, elle est appelée à témoigner avec courage de la joie de l'Évangile.

Adopter une posture de dialogue
Le repli peut être combattu par un dialogue sincère avec les réalités contemporaines : la science, la culture, la justice sociale. Ce dialogue n’est pas une compromission, mais une manière d’incarner l’Évangile dans le langage du monde d’aujourd’hui.

Être une Église de proximité
Le Christ nous montre l’exemple d’une foi qui s’incarne : il marche avec les hommes, les guérit et partage leurs joies et leurs souffrances. De même, l'Église doit être un lieu d’accueil et de miséricorde, non de jugement ou d’exclusion.

Se recentrer sur l’essentiel
Plutôt que de se protéger derrière des traditions ou des structures, l'Église est invitée à se recentrer sur le Christ et son message de salut. Cela passe par une spiritualité authentique et une humilité dans son témoignage.

Une Église ouverte, comme signe d’espérance

Une Église ouverte ne renonce pas à ses convictions, mais elle les propose avec amour et respect. Elle s’inspire de l’image du levain dans la pâte (Matthieu 13:33), petite mais agissante, transformant le monde de l’intérieur. Ce n’est qu’en osant se tourner vers l’autre, en vivant pleinement l’amour du Christ, qu’elle pourra retrouver sa vitalité et répondre à sa mission.

Le repli est une tentation, mais l’Évangile nous pousse vers l’ouverture. Comme l’a dit le pape François : "Le salut que Dieu nous offre est une invitation à entrer dans une histoire d’amour qui se tisse avec nos histoires." Que l'Église sache donc tisser cette histoire, avec audace et espérance.

Date de dernière mise à jour : 26/12/2024

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
Anti-spam
 

Ajouter un commentaire

Anti-spam