J'essayais de dire à chacun des époux d'un couple affronté à la tempête que l'orage finira bien par passer et qu'ils avaient encore une grande et belle vie ouverte devant eux. C'était évident car tous des deux le voulaient. Mais ils me disaient, chacun de leur côté, que c'était impossible, que je ne comprenais rien... Et un jour je les ai revus la main dans
la main.
Espérer des lendemains heureux n'est pas le signe d'un optimisme inconscient. Le monde idéal décrit par Isaïe (le loup et l'agneau fraternisent, l'enfant ne craint rien du serpent ... ) est beaucoup plus qu'une belle poésie. Chacun, dans son expérience humaine, a vu se débloquer des situations qui paraissaient sans espoir.
En ce temps de l'Avent, notre espérance dépasse les quelques retouches qui rendraient le monde plus présentable. Le Seigneur vient, il est venu pour tout réconcilier en lui. Devenu homme, il permet à l'homme de savoir à nouveau où il va, de regarder Dieu face à face. Il lui redonne ses capacités de promouvoir l'amour et la paix.
C'est en cela que nous saurons si nous sommes les disciples du Christ. Il ne suffit pas de dire: «Je suis chrétien», comme les pharisiens pouvaient dire: «Nous sommes fils d'Abraham... » Nous devons construire pour aujourd'hui le monde de demain, un monde où Dieu se reconnaîtra, où tout sera amour et paix. Le Seigneur vient pour construire ce monde et a besoin de nos mains.