Conte: Être porteur d'Espérance.

Le jardin de l’étoile oubliée

Il était une fois, dans un royaume plongé dans une longue nuit, une petite vallée où les étoiles ne brillaient plus. Les habitants avaient perdu la lumière et, avec elle, l’espoir. Les arbres ne donnaient plus de fruits, les rivières semblaient immobiles, et les enfants ne riaient plus. On disait que la dernière étoile du ciel avait disparu parce que les cœurs des gens s’étaient remplis de tristesse et de désespoir.

Au sommet de la vallée vivait une vieille femme nommée Lina. Elle portait toujours un petit sac en cuir sur son dos, rempli de graines mystérieuses. Les habitants l’appelaient la jardinière des étoiles, mais ils n’y prêtaient plus attention, pensant que ses histoires et ses graines ne servaient à rien dans un monde sans lumière.

Un jour, un garçon nommé Élio, curieux et courageux, monta jusqu’à la petite maison de Lina. Il avait entendu dire qu’elle connaissait encore le secret des étoiles. Élio voulait comprendre pourquoi le ciel était si sombre et pourquoi tout semblait sans vie.

— Lina, pourquoi avons-nous perdu la lumière ? demanda-t-il timidement.

La vieille femme le regarda avec des yeux pétillants, comme si elle voyait en lui quelque chose de spécial.

— Ce n’est pas le ciel qui a abandonné la lumière, dit-elle doucement. Ce sont les cœurs des gens qui ont oublié comment la nourrir. Mais, toi, Élio, tu portes encore une étincelle en toi. Si tu es prêt, je peux te confier une mission.

Élio hocha la tête sans hésiter. Lina ouvrit son sac en cuir et en sortit une petite graine argentée, brillante comme une étoile tombée du ciel.

— Cette graine est une graine d’espoir, expliqua-t-elle. Elle ne pousse que si tu la plantes avec soin et si tu la nourris de patience, de courage et de gentillesse. Trouve un endroit dans la vallée où elle pourra grandir, et veille sur elle.

Élio prit la graine et la serra contre son cœur. Il partit à la recherche du lieu parfait, traversant rivières, collines et champs abandonnés. Il s’arrêta finalement dans un vieux jardin au centre du village, un endroit autrefois fleuri mais désormais envahi par les ronces.

— C’est ici que tout doit recommencer, murmura-t-il.

Il creusa un petit trou dans la terre sèche et y déposa la graine. Chaque jour, il revenait l’arroser avec l’eau qu’il portait depuis les montagnes. Il parlait à la graine, lui racontant des histoires de joie et de rêves oubliés. Au début, les villageois se moquaient de lui. Ils disaient que rien ne pousserait dans une terre aussi stérile. Mais Élio n’abandonna pas.

Les semaines passèrent, et un matin, une petite pousse argentée sortit de la terre. Elle brillait légèrement, même sous le ciel obscur. Les villageois, intrigués, commencèrent à s’approcher. Élio leur demanda de l’aide pour nettoyer le jardin des ronces et arroser la plante. Peu à peu, chacun se mit à apporter sa contribution. Ceux qui avaient oublié comment sourire redécouvrirent la joie simple de travailler ensemble.

La plante grandit et devint un arbre magnifique, dont les branches portaient de petites fleurs lumineuses. Une nuit, les fleurs éclatèrent en mille étincelles et s’envolèrent dans le ciel, devenant les premières étoiles à illuminer la vallée depuis des années. Les habitants levèrent les yeux, émerveillés. Ils réalisèrent que l’espoir était revenu, et avec lui, la lumière.

Lina observa la scène depuis sa maison au sommet de la vallée. Elle murmura pour elle-même :

— L’espoir est comme une graine. Il suffit d’un cœur courageux pour le planter, et d’une communauté pour le faire grandir.

Depuis ce jour, la vallée ne connut plus la nuit totale. Les étoiles continuaient de briller, rappelant à chacun que, même dans les moments les plus sombres, une étincelle d’espoir suffit pour illuminer le monde.